Outil central de la composition et du mixage, la compression dynamique demeure néanmoins souvent mal comprise ou mal perçue. Focus sur cette technique.

En tant que processeur, le compresseur agit sur le signal, et notamment sur la dynamique (la différence entre les sons les plus forts et les plus faibles) et le volume de celui-ci. Le compresseur permet de donner plus de punch à certains instruments, en agissant notamment sur l’attaque, et permet également pour certains de colorer le son.

Si de mauvais réglages peuvent souvent s’avérer catastrophiques quant au rendu final, un bon paramétrage peut révéler un instrument ou un mix entier.

À l’origine, un compresseur servait ce pour quoi il a été inventé : adapter la dynamique d’une source et la contenir, notamment en live et à la radio, afin que le signal ne soit pas écrêté. Un son live avec une dynamique importante (supérieure à 100 Db par exemple) ne peut être diffusé sur un vinyle ou à la radio sans adapter de manière conséquente la dynamique.

Appliqué ainsi, sans relever le gain, un compresseur atténue les pics de dynamiques (crêtes, transitoires), sans toucher au signaux les plus faibles. Le signal est donc compressé.

De plus un signal compressé mais relevé à l’aide d’un make-up gain sonnera plus fort : les crêtes seront à leur maximum, mais surtout le niveau moyen perçu sera quant à lui plus élevé, ce qui donne un volume perçu plus élevé.

LES PARAMÈTRES

4 paramètres régissent un compresseur :

– le TREHSOLD (seuil) : réglage à partir duquel le compresseur va se mettre en marche. Si le signal dépasse ce seuil, exprimé en Db, le compresseur agit et… compresse.

– le TAUX (ratio) : si le compresseur agit, il faut aussi qu’il agisse selon une intensité, d’où le ratio. Exprimé sous forme de ratio (1:1, 2:1, 10:1 – à lire « 1 pour 1 », « 2 pour 1 », etc…), ce taux de compression signifie par exemple qu’avec un ratio de 4:1, un signal de 4 Db dépassant le seuil, il y aura un niveau de sortie de +1 Db en sortie. Idem, avec un ratio de 4:1 et un niveau de 16 Db en entrée, il y aura un niveau de sortie de 4 Db.

– L’ATTAQUE (Attack) : détermine le temps ou délai selon lequel le compresseur va se mettre en route. Plus l’attaque est longue, plus les transitoires passeront. À l’inverse, avec un temps extrêmement court, toutes les transitoires dépassant le seuil seront traitées et absorbées par le compresseur, qui revient à l’effet d’un limiteur, pour peu que l’on règle le ratio sur le maximum, voire l’infini.

– Le RELÂCHEMENT (Release) : détermine le temps que va mettre le compresseur pour rejoindre sa position originelle. Très long, ou trop long, il ne reviendra jamais à 0 Db de compression car il recevra du signal qu’il compressera. De ce fait, le compresseur baissera le volume perçu.

– le GAIN (Makeup Gain) : si l’on compresse, on baisse le volume perçu en agissant sur les signaux les plus forts. Il convient dès lors d’augmenter le signal de sortie avec le make-up gain afin de retrouver le volume perçu en entrée, ce que permet le make-up gain. Certains compresseurs disposent d’une fonction automatique pour ce faire, mais la perception sonore de l’oreille demeure votre meilleure alliée en ce cas.

– le KNEE (courbe d’action) : le knee détermine la forme de la courbe d’action du compresseur : va-t-il agir de manière brutale sur le signal (hard-knee), ou au contraire suivre une courbe douce (soft-knee) ? Pour une voix, appliquer un hard-knee serait sans doute trop brutal, privilégier un soft knee, de même que pour une basse. Pour des drums avec des transitoires importantes, privilégier un hard-knee serait sans doute plus efficace et donnerait plus de punch à votre mix.

LES DIFFÉRENTS TYPES DE COMPRESSEUR

Qu’ils soient matériels ou logiciels, tous les compresseurs n’ont pas le même usage, souvent classés en fonction de leur réactivité, leur taux de distorsion, leur temps de relâchement et leur courbe de compression (Knee).

Les compresseurs classiques agissent en stéréo avec les réglages classiques (Treshold, Attack, Release, Decay).

Les compresseurs multibandes divisent le signal en fonction de sa fréquence et agissent différemment selon les fréquences. Dès lors vous pouvez compresser les basses de manière différente des mediums par exemple. Utile notamment dans le cas d’un De-esser : si vous souhaitez supprimer les sifflantes d’une voix, appliquer un compresseur multibandes sur la fréquence désirée (5Khz <> 8 Khz), et vous obtiendrez un De-esser.

Utiles également si vous souhaitez side-chainer vos médiums en prenant votre basse comme source : un effet de pompage peut être ainsi obtenu, utile en musique électronique particulièrement lors de la phase de mixage afin de mettre en avant le Kick.

Les compresseurs vintage bénéficient d’un traitement du signal correspondant à leur technologie : dès lors un compresseur à tube colorera votre son différemment d’un compresseur optique. Un compresseur optique vintage à relâchement automatique lent, tel qu’un LA-2A par exemple, colorera vos voix et vos basses tant au niveau de l’EQ, de la distorsion que de la dynamique. Des compresseurs utiles lorsque l’on recherche un effet non transparent mais de caractère, coloré.

LES COMPRESSEURS DE LOGIC PRO X

Logic Pro X contient d’origine de nombreux types de compresseur, faisant référence à des compresseurs célèbres du marché.